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Tous photojournalistes ?

    Phones at concert                 Tous journaliste

 

 

Avec l’évènement des portables munis d’appareil photos et la montée en puissance exponentielle des réseaux sociaux, la profession est ébranlée et son avenir demeure plus incertain. En effet, la révolution numérique a révolutionné depuis quelques années les libertés et les approches du photojournalisme et tout cela pose questions. La migration des appareils photos numériques sur nos portables permet, en un clic, de partager la photo prise avec notre Smartphone et d’avoir une chance de l’exposer en première page du plus fameux magazine français : la photo de presse est de plus en plus démocratisée. Par conséquent, le photojournalisme professionnel est confronté à un nouvel acteur: l'amateur. La révolution numérique est donc aussi un problème, la confrontation amateurs et professionnels / salariés bouleverse le marché de la photographie de presse.

Tout le monde peut désormais presque se faire passer pour un photojournaliste et c’est bien là que repose le problème. En effet, comment distinguer le simple touriste témoin d’un fait du photojournaliste ? Certains diront par la qualité. En effet l’information quand elle vient d’un photojournaliste est étiquetée, c’est-à-dire qu’elle provient d’une source sure, fiable, cela fait partie de l’un de ses devoirs.  C’est une erreur de penser que l’amateur peut fournir des informations tout aussi diverses et de qualité équivalente à celles livrées par un professionnel : « La photo d’amateurs, ce n’est pas du journalisme mais du témoignage ».

 Par ailleurs, les photos d’amateurs, à la fiabilité problématique, sont maintenant vendues à des agences spécialisées dans ce type d’offre comme Citizenside. Cette plateforme Citizensided’actualité participative, née en 2006 et dont l’AFP est partenaire après avoir été le principal actionnaire, revendique une communauté de 100 000 citoyens photographes amateurs ou indépendants répartis dans plus de 150 pays. L’attractivité de cette agence repose en bonne partie sur la possible rémunération du photographe amateur pour ses clichés à hauteur de 50-65% du prix de la vente. On compte parmi ses plus gros coups les premières images de Jérôme Kerviel, l’ancien trader de la Société Générale condamné pour des manipulations frauduleuses, lors de son interrogatoire par la police et une vidéo scandale du courtier John Galiano.     

C’est une tendance à la hausse, des magazines se servent dans leurs numéros d’images publiées sur des sites de partage tels que Pinterest, Flickr ou encore Instagram.

On peut notamment prendre l’exemple du magazine Time qui a choisi comme une de son numéro du 11 mai 2015 une photo publiée sur Instagram. Cette dernière, prise par un jeune photographe de 26 ans et titulaire d’un compte Instagram, Devin Allen, représente un afro-américain poursuivi par une horde de policier pendant les violentes émeutes de Baltimore. Les éditeurs de presse, cherchant à faire des économies, se tournent de plus en plus vers les photos d’amateurs qui exercent une concurrence déloyale vis-à-vis des professionnels. De plus, ils négocient les tarifs à la baisse et forcent les agences à créer des abonnements pour maximiser leurs profits, en oubliant les hommes et femmes qui travaillent pour fournir ces photos. Les photographes amateurs peuvent se permettre de brader les prix de leurs photos, ils ont un autre métier. Ce n’est donc pas leur unique source de revenus, contrairement aux professionnels. Les amateurs ne devraient pas pousser les prix à la baisse en bradant leurs clichés, toute photo doit être mise sur le marché à sa juste valeur. Quant aux éditeurs de presse qui demandent des clichés ou qui organisent des concours photos pour agrémenter  leurs magazines, ils devraient également arrêter ce genre de pratique, par simple respect de la profession de photojournaliste.                                                                                                 

Toutefois, la photo d’amateur permet de saisir des évènements qui n’auraient jamais été vus par des professionnels et, grâce à elle,  l’information en est enrichie. Au final il faudrait trouver un équilibre entre ces deux acteurs de l’actualité qui doivent s’efforcer de fournir une information de qualité pour ne pas mentir au public.

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