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Interview d'un photojournaliste : Christophe Petit Tesson

 Petit tesson portrait

Christophe Petit-Tesson est un photojournaliste français né à Paris. C’est en 1995, pendant qu'il travaillait dans un laboratoire parisien, qu’il redécouvre une passiond'enfance : la photographie. Avec l’essor de l'ère numérique il se décide à suivre une formation pour  se consacrer au photojournalisme. Passionné par le Moyen-Orient, son activité se concentre sur des sujets géopolitiques qui affectent cette région du monde où il se rend régulièrement pour réaliser ses reportages photos. Il est également présent sur la scène médiatique politique française en diffusant ses photos par l’intermédiaire de l’agence de presse MAXPPP (maintenant il travaille pour l'AFP).

- Qu'est-ce-que le photojournalisme selon vous ? 

Utiliser une passion, la photographie, pour la mettre au service d'une fonction, d'un métier.

- Quelles motivations vous ont poussé au photojournalisme ? 

Sans la photo je ne serais probablement jamais devenu journaliste, tout débute par cette passion.

- Quels avantages trouvez-vous dans votre métier ?

La découverte, l'aventure, les rencontres improbables, les situations d'urgences, l'adrénaline sur les terrains de conflits avec la solidarité et les rapports humains qui s'y développent.

- Selon vous, quelles qualités et compétences un bon photographe doit-il maitriser ? 

Le photographe est dans l'émotion et le subjectif alors que le journaliste doit, lui, raisonner objectivement. Les compétences techniques doivent être totalement acquises avant d'être oubliées et dépassées.

- Comment préparez-vous préalablement vos reportages ? 

2 cas de figure; l'actu chaude, juste le temps de préparer son sac et de filer sur l’événement  et le sujet de fonds qui doit être préparé en amont. Lecture, regarder ce qui a déjà été fait, recherche des contacts, des intermédiaires, des moyens de financement et de vente du sujet.

 - Vous fixez-vous des limites morales à ne pas dépasser à une prise de cliché ? (reportages trop choquants/morbides...) 

Pas vraiment, mais il arrive souvent qu'on ne fasse pas une photo pour différentes raisons, la scène en elle-même, les dispositions du sujet, la fatigue, la lassitude ou même la peur mais le principe est de ne rien écarter à la prise de vue et de réfléchir ensuite pour la diffusion de l'image.

- Avez-vous déjà eu comme projet d'exposer vos clichés en galerie ? 

Non jamais, c'est pour moi un autre métier que je n'envisage pas du tout. Peut-être pour mes vieux jours...

- Comment avez-vous vécu la montée du numérique ?

Naturellement, j'ai assez vite compris que c'était une évidence du progrès avec ses atouts et ses défauts.

- Selon vous, quel est l'état actuel du photojournalisme ?

Il ne va pas si mal qu'on le dit, mais j'imagine qu'il est plus compliqué de débuter aujourd'hui.

- Quelles sont vos différentes sources de revenu ?

80% presse 20 % corporate

- Est-ce un métier promoteur d'emploi ?

Non c'est fondamentalement  une activité de travailleur indépendant, même si les agences filaires salarient des photographes pour des postes sédentaires.

- Quelles difficultés avez-vous rencontré lors de vos reportages au Moyen-Orient ? 

Les gens qui comme moi travaillent au MO sont pour la plupart des amoureux de la région et apprennent à aimer ses habitants et sa culture, avec ou sans la guerre. Je n’aie jamais été blessé, on ne m'a jamais rien volé ou escroqué. C'est une région où tout est basé sur les rapports humains, tous les problèmes rencontrés (qui peuvent être nombreux) trouvent toujours leur solution pour peu qu'on sachent décoder les mœurs et les clés de décisions. Le seul épisode réellement ingérable que j'ai vécu est d'avoir été victime de manifestants pro Moubarak à côté de la place Tahrir pendant la révolution Egyptienne. J'ai vraiment vu ma fin très proche mais l'arrivée de policiers m'a sauvé en m'extirpant de la foule qui commençait à me lyncher.

- Avez-vous été envoyé en mission lors des attentats de Paris (Charlie Hebdo + 13 novembre) ? 

Oui j'étais à Paris pour ces deux éventements, Charlie, Hyper Cacher, marche du 11 Janvier et plus récemment devant le Bataclan le 13/11 et à St Denis ensuite. Deux événements qui ne m'ont pas surpris tellement ils étaient annoncés depuis longtemps… 

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